Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Joigny en images
20 février 2021

Augustin Pérille-Courcelle, premier bibliothécaire-archiviste de la Ville de Joigny

Augustin PÉRILLE de COURCELLE dit PÉRILLE-COURCELLE (1775-1846)

 

Pérille-Courcelle

 

Né le 17 septembre 1775 à Joigny. Décédé le 23 janvier 1846 dans la même ville.

 

Issu de la bourgeoisie locale (famille de tanneurs), Receveur de l'Enregistrement des Domaines, Second adjoint au Maire (Antoine CHAUDOT), Chroniqueur historien, premier bibliothécaire-archiviste de la bibliothèque de Joigny.

Ses parents

Père : Pierre André PÉRILLE, Maître Tanneur, Négociant et Echevin de Joigny, juge au tribunal du commerce, 1730-1820 ;

Mère : Edmée Catherine ROCHÉ de VILLERS, † 1777.

 

La genèse de la bibliothèque de Joigny

 

En 1746, Edmé-Louis Davier, historien local et bienfaiteur, légua à la Ville sa maison à proximité de l’Hôtel-Dieu Saint-Antoine, pour y transférer le collège situé au 2 et 4 rue Jacques d’Auxerre, dont l’état de dangereuse vétusté empêchait encore d’y accueillir des élèves. Le collège Davier ouvrit ses portes en 1759 au 12 rue Saint-Jacques.

Davier fit don aussi de sa bibliothèque qui fut alimentée au fil du temps par les régents puis par le principal du collège, Jean-Baptiste Saulnier. C’est la première bibliothèque de Joigny. L’arrivée de la Révolution désorganisa le collège tenu par des ecclésiastiques.

Le 14 novembre 1789, les bibliothèques deviennent propriétés de la Nation. Les biens des établissements religieux et hospitaliers sont confisqués. Les ouvrages et manuscrits saisis viennent enrichir les « Dépôts littéraires », nouveau nom donné aux bibliothèques.

A noter, que c'est durant la Révolution française que furent créées les bibliothèques publiques. Au niveau national, très peu éxistaient avant cette période. Celle de Joigny date de 1759 et fait donc exception !

Ainsi, la bibliothèque du collège est devenue la «Bibliothèque du district de Joigny» qui recueillit les ouvrages qui ne furent pas envoyés au chef-lieu du Département (futures Archives départementales). La bibliothèque possédait un fonds riche de 1 300 volumes, dont un incunable imprimé entre 1498-1499[1].

Le maire de l’époque, Antoine Chaudot, décida en 1824 d’ouvrir cette bibliothèque à l’ensemble des habitants et fit voter une allocation pour son entretien et l’achat d’ouvrages. Mais en raison de sa mauvaise situation géographique et de l’étroitesse du local, elle ne fut pas fréquentée.

En 1835, le Conseil municipal vota le transfert de la bibliothèque dans une pièce de l’Hôtel de Ville. Le déménagement eut lieu en 1836, une fois les travaux d’aménagement effectués.

 

Pérille-Courcelle, le premier bibliothécaire-archiviste

 

Le second adjoint au maire, Augustin Pérille-Courcelle, chroniqueur de la Ville, fut nommé bibliothécaire. Il rédigea un registre répertoriant les quelques 2 000 ouvrages formant le fonds de la nouvelle bibliothèque.

Ce registre est connu sous le titre de « Livre de l’origine et des progrès de la bibliothèque publique de la Ville de Joigny », dans lequel sont mentionnés les dons de toutes sortes, ainsi que les nouvelles acquisitions. Il est toujours présent dans le fonds ancien des archives municipales à la médiathèque Olympe de Gouges.

A sa mort, le 23 janvier 1846, Augustin Pérille-Courcelle légua à la Ville de Joigny sa propre bibliothèque ainsi que ses collections de monnaies et de médailles[2] pour le musée.



[1] Datation de Monsieur Dominique Coq, conservateur des bibliothèques, novembre 2019. Il s’agit de la première partie d'une édition de la Bible commentée par un théologien dominicain français, Hugues de Saint-Cher, créé cardinal au XIIIe siècle. Cette édition, imprimée à Bâle par Johannes Amerbach pour le libraire nurembergeois Anton Koberger, comprend sept parties. L’incunable de Joigny renferme les premiers livres de l'Ancien testament jusqu'au livre de Job et a été imprimé vers 1498-1499. L'exemplaire en question a appartenu à un moine cistercien de l'abbaye normande de Foucarmont, en Seine-Maritime, non loin de Neufchâtel-en-Bray. Il est revêtu d'une reliure en veau blond du XVIe siècle à décor doré, avec un motif central ovale à rameaux d’olivier. Il est vraisemblable que cet incunable provient d'un don ou d'un legs d'un particulier à la bibliothèque de Joigny au XIXe siècle.

[2] Une grande partie fut pillée par les Prussiens lors de l’invasion de Joigny en novembre 1870.

Publicité
Publicité
Commentaires
Joigny en images
Publicité
Joigny en images
Archives
Visiteurs
Depuis la création 4 473
Publicité