Les hôpitaux militaires à Joigny durant la première guerre mondiale
Durant la première guerre mondiale, la Ville de Joigny possédait 4 hôpitaux militaires, service de santé de l’arrière, dans lesquels furent soignés les soldats blessés sur les champs de bataille.
Parmi les blessés du front, certains ne pouvaient être évacués par transports ferroviaires du fait de la gravité de leurs blessures, qui, par les trépidations du chemin de fer amenaient le plus souvent une issue fatale. Durant une période, les grands blessés furent acheminés par péniche par la rivière d’Yonne.
Le convoi était composé d’un train de quatre péniches tiré par un remorqueur ou toueur.
Le toueur à Joigny, vers 1900.
L’ensemble comprenait 120 lits et les couchettes du personnel. Une partie de la 4ème péniche était occupée par les cuisines, le réfectoire, la pharmacie et une salle d’opération. Chaque convoi comportait un Médecin major, son aide, un infirmier et six infirmières de l’Union des Femmes de France. Le personnel de manœuvre était constitué par les mariniers à qui appartenaient les péniches et qui vivaient à bord avec leurs familles.
Bateaux ambulances à Paris.
Le bateau-hôpital venait du poste médical de Saint-Florentin, puis les blessés étaient répartis vers les hôpitaux auxiliaires de Joigny, Sens et Montereau. Une deuxième ligne desservait Auxerre, Coulanges-sur-Yonne et Clamecy.
Les hôpitaux de Joigny étaient régis par l’Union des Femmes de France et la Société de Secours aux Blessés Militaires, deux sections appartenant à la Croix-Rouge française.
En tout, ce sont quelques 4 500 blessés qui furent soignés dans les hôpitaux militaires de Joigny.
L’Hôpital Auxiliaire N° 19
Il était dirigé par la Société de Secours aux Blessés Militaires. L’hôpital 19 était situé dans la pension de l’Institut Normal de Jeunes Filles, 45 rue Montant-au-Palais. Sa capacité était de 54 lits. Il fut ouvert du 2 août 1914 jusqu’au 14 octobre 1917.
Une infirmière de l’hôpital 19 reçut la médaille de bronze de la reconnaissance française (Journal Officiel du 30 septembre 1919).
Arrière du bâtiment rue des Fossés Saint-Jean.
L’Hôpital Auxiliaire N° 101
Administré par l’Union des Femmes de France, l’hôpital 101 était situé au collège municipal de garçons, rue Saint-Jacques. D’une capacité de 50 lits, il fut porté à 60 puis à 70 lits. Il a été ouvert en septembre 1914. Il fut fermé avant l’hôpital auxiliaire N° 108, au mois d’août 1916.
Le collège en 1915.
Administré par l’Union des Femmes de France l’hôpital 108 était situé dans l’école primaire supérieure de jeunes filles, rue Dominique Grenet (ancien château des Comtes de Joigny). D’une capacité de 50 lits, il fut porté à 60 puis 70 lits. Il fut ouvert de septembre 1914 jusqu’au 14 octobre 1917. Madame Vacquier, épouse du Maire de Joigny à l’époque, en assura la direction.
Témoignage d'un soldat soigné dans l'hôpital 108.
L’Hôpital Complémentaire (temporaire) N° 18
Situé faubourg Saint-Jacques dans les locaux de l’école Saint-Jacques. La capacité était de 150 lits. Dirigé par l’Union des Femmes de France (délibération du Conseil municipal du 9 mai 1897), il fut en service du 9 août 1914 jusqu’à fin de 1917.
Témoignage d'un militaire soigné dans l'hôpital temporaire 18.
Crédits:
Par Michel Worobel.
Pierre et Jean BERTIAUX, « Joigny ville de garnison ».
Jean BERTIAUX « Joigny ville de garnison, tome II ».
« Le Bourguignon », p. 2, N° 227, 26 septembre 1914.