Le Joigny d’autrefois : les anciennes portes des enceintes fortifiées. 4) La Porte Saint-Nicolas ou Porte du Pont.

Plan de situation.

La porte Saint-Nicolas plus connue de nos jours sous le nom de Porte du Pont, gardait avec ses deux tours, l’entrée de la Ville au pied du pont Saint-Nicolas. Le projet d’aménagement des quais et du faubourg devait entraîner la destruction de cette construction.

Déjà, le Maire et les échevins de Joigny, avaient reçu une lettre patente du Conseil du Roy en date du 8 novembre 1668, leur ordonnant sans délais, la destruction de la porte et des murailles adjacentes. En effet, le courant de la rivière d’Yonne érodait les berges et les chemins de hallages se trouvaient dès lors impraticables pour la navigation fluviale.

Ci-dessus dans le dessin de 1725 par Liégeard, on aperçoit la porte qui trône au bout du pont défendant l’entrée de la Ville. Elle était pourvue d’un pont-levis. La partie du pont au pied du pont-levis était une passerelle en bois. Ce type de construction défensive permettait, en cas d’attaque, sa destruction rapide interdisant par là même, toute intrusion étrangère par cette partie de la Ville. A noter aussi le coche d’eau tiré à contre-courant par des chevaux sur le chemin de hallage. Autre vue ci-dessous sous un autre angle.

Reconstitution du pont vers 1330 avec à gauche la porte et son pont-levis. On remarque que la partie nommée destroy était en bois. On voit mieux dans le détail ci-dessous la différence de matériaux.

Selon certains chroniqueurs, des habitations s’élevaient sur le pont, ce qui permit à l’incendie de 1530 de se propager sur la rive gauche détruisant ainsi l’hôpital-lez-Ponts.

Dans ce dessin de Louis Davier issu des collections municipales, on a une vue très intéressante de l’ensemble des enceintes fortifiées qui descendent jusqu’à la rivière.

La porte de Paris et celle de Saint-Florentin n’existent pas encore. On voit aussi les deux portes que nous avons vu dans les notices précédentes : en haut à droite, la Porte Percy et en haut à gauche, la Porte Saint-Jacques. En haut, au centre, la Porte du Bois, qui sera notre prochain sujet qui clôturera cette chronique sur les anciennes portes de Joigny.

La porte fut détruite en 1753. Le coût de ces travaux s’éleva à 1 105 livres tournois. Des maisons se situant à l’intérieur des enceintes furent également démolies pour pouvoir aménager la route et les quais. Un croquis de Louis Davier avec leurs emplacements et les noms des propriétaires existe dans le fonds des manuscrits.

Par souci de sécurité pour la Ville, il fut décidé par la municipalité d’implanter trois portes. Celles-ci n’étaient plus monumentales comme celles que nous avons vues. Il s’agissait en fait de piliers maçonnés pourvus de grilles.

Les enceintes disparues, une porte fut installée au bas du chemin de la Guimbarde (voir la notice de la deuxième partie), la Porte de Saint-Florentin. La seconde nommée porte de Paris fut construite vers l’actuelle Halle aux Grains. Enfin, une dernière, à l’emplacement de l’ancienne Porte du Pont. Ces grilles étaient fermées le soir.

Petite anecdote en guise de conclusion, les grilles de la porte de Paris furent plus tard installées à l’entrée de l’actuelle Halle aux Grains… Elles sont toujours en place ! Mais nous y reviendrons plus tard.

Collection municipale.