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Joigny en images
31 mai 2022

Joigny dans un manuscrit du XIIIe siècle.

 

Un manuscrit du moyen-âge rédigé en vieux français, conservé aux Etats-Unis dans la bibliothèque Morgan Library and Museum de New-York, met sur le devant de la scène notre cité maillotine avec ses fêtes et ses tournois. Ce document unique a été introduit tardivement en France par Paul Meyer, qui le fit éditer à Paris en trois volumes entre 1891 et 1901 sous le titre « Histoire de Guillaume le Maréchal ». Ce poème de 19 214 vers octosyllabiques, daté autour de 1225, retrace la biographie du chevalier anglo-normand Guillaume le Maréchal[1]. Il naquit vers 1146 en Angleterre et fut attaché en 1170 aux enfants royaux d’Aliénor d’Aquitaine, puis devint le précepteur et le compagnon de tournois du roi Henri le Jeune, fils ainé d’Aliénor. Il fût surnommé par le roi Philippe-Auguste « le meilleur chevalier au monde ». Sa renommée lui vint des qualités chevaleresques et de son habilité comme tournoyeur. Il a été qualifié de vétéran aguerri pour avoir participé à cinq combats, fait rare pour l’époque. Il prit part aussi à 18 tournois dont celui de Joigny qui avait grande réputation et à du s’être déroulé peu avant 1180. Le comté était alors administré par Renaud II et son épouse Aélis, fille de Thibaud de Champagne. Guillaume disait qu’il tournoyait tous les quinze jours. Il vint à Joigny sans le jeune roi, mais accompagné selon le texte de 113 chevaliers. Guillaume arrive au château, puis, sort de la ville se dirigeant vers le lieu du tournoi. Ses compagnons et lui-même attendirent assez longtemps l’arrivée du parti opposé et le début des joutes. La comtesse Aélis, dont le poète exalte le raffinement et la beauté selon les règles du roman courtois (v. 3 455-3 463), se rendit sur le terrain, entourée de dames et de demoiselles. Les adversaires n’arrivant toujours pas, quelqu’un proposa de danser. Guillaume en bon chevalier, improvisa une chanson. Puis, un jeune héraut (troubadour) se mit à improviser à sa suite avec comme refrain « Maréchal j’ai besoin d’un bon cheval ». Le Maréchal quitta discrètement l’assemblée et jouta avec le premier adversaire rencontré, gagna son cheval qu’il offrit aussitôt au héraut. Celui-ci s’empressa de changer son refrain par « J’ai un cheval. Me le donna le Maréchal ». Au soir, le tournoi terminé, Guillaume libéra les chevaliers vaincus et leurs fit des cadeaux. Le poème ne parle pas de la présence féminine durant les tournois, sauf pour Joigny. Guillaume mourût en Angleterre le 14 mai 1219. Il est inhumé dans l’église du Temple à Londres.

Matthew_Paris_-_William_Marshal

 

Biographie / Iconographie

« L'histoire de Guillaume le Maréchal, Comte de Striguil et de Pembroke, Régent d'Angleterre de 1216 à 1219 », poème français, 3 Tomes. Publié pour la Société de l'Histoire de France par Paul Meyer, 1891-1901.

 

 

« Aliénor d’Aquitaine », p. 139-140, Régine Pernoud, Albin Michel, 1965.

Joigny_-_Eglise_Saint-Jean_-_tombeau_d_Aelis

Tombeau de la comtesse Aélis, église Saint-Jean, XIIIe siècle, Joigny.

Armes de GLM

Armes de Guillaume le Maréchal.

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Guillaume le Maréchal sur son lit de mort, entouré de ses filles.



[1] Connu aussi en Angleterre sous le nom de William Marshal.

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