Histoire du chemin de fer à Joigny (8/9).

6 juin 2022

Histoire du chemin de fer à Joigny (8/9).

8) Le chemin de fer durant la seconde guerre mondiale.

La Cie des Chemins de Fer de l’Yonne déficitaire fut liquidée. Le Conseil Général les racheta et les mit en affermage. C’est la Cie des Chemins de Fer Départementaux qui géra les deux lignes à partir du 1er janvier 1922, décision ratifiée par la loi du 15 février 1923. La concurrence du réseau routier était telle, qu’elle devait sonner le glas des tacots du département.

Déficit de la Cie CFD entre 1931 et 1937. © « Heurs et malheurs des tacots de l’Yonne », p. 32.

Le 10 mai 1938 le Conseil Général votait le déclassement des lignes et son remplacement par un service d’autobus le 1er janvier 1939. Mais nos tacots n’avaient pas dit leur dernier mot...

En 1928, la Cie PLM, en prévision du quadruplement des voies, présente le projet d’édification d’un pont au-dessus des lignes ferrées (le saute-mouton). Seront supprimés le passage souterrain et le passage à niveau route d’Auxerre en 1930. Le pont des lignes des tacots fut agrandi. La gare PLM fut réaménagée.

Le 1er janvier 1938, la Cie PLM fut absorbée par la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) nouvellement créée. Durant l’occupation, les trains de la SNCF ne s’arrêtaient plus à Joigny. Lors de la séance du 3 octobre 1942, le Maire expose qu’un groupe de personnes souhaitait ouvrir la ligne Auxerre-Joigny-Toucy pour acheminer dans un premier temps, des marchandises. La Société d’Intérêt Collectif Agricole (SICA) envisageait la mise en service des voies pour le 15 octobre. La SICA demanda une subvention de départ et le Conseil, enthousiaste, vota la somme de 4 000 frs.

Horaires du Chemin de Fer Auxerre-Joigny-Toucy durant la 2ème guerre mondiale.

Les rails des lignes des deux tacots et son matériel manquaient d’entretien. Les voies une fois vérifiées, la SICA proposa au Préfet le 17 novembre 1942 le rétablissement du service « voyageurs », ce qui fut accepté. Le règlement d’exploitation prévoyait la circulation de 4 trains par semaine.

Le tacot entrant en gare de Joigny en 1944.

Pendant la durée des hostilités, la fréquentation avait quadruplé par rapport aux bonnes années des CFY et CFD. Les occupants utilisaient aussi les voies du tacot. A noter que la jonction Aillant-sur-Tholon à Fleury-la-Vallée fut déposée le 12 décembre 1942 et ne fut pas reconstruite.

Durant ces périodes de pénuries, le matériel et les pièces pour les réparations manquaient. A plusieurs reprises, il y eut des déraillements heureusement sans conséquences. En juillet-août 1944, le trafic ayant été interrompu à Laroche suite aux bombardements de la gare, le tacot Joigny-Auxerre assura la correspondance pour Auxerre.

Locomotive Corpet-Louvet N° 41 en gare de Joigny, en 1944.

Du 26 septembre au 28 octobre 1944, deux locomotives sur trois étaient en panne. Ce qui entraina un arrêt total de l’exploitation. Heureusement, la locomotive Corpet-Louvet N° 41 prêtée par la Cie CFD sauva la situation. Déficitaire à la Libération, la Cie cessa son activité en 1946.

Le Département proposa à la Ville les terrains et bâtiments de l’ancienne Cie de chemin de fer Auxerre-Joigny-Toucy.

Dans la séance du 13 mai 1947, un adjoint, Conseiller général, assure qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir auprès du Département pour assurer la pérennité des bâtiments et terrains de Joigny laissés vacants par le chemin de fer d’intérêt local et qu’ils soient utilisés à des fins industrielles.

Le pont du tacot fut détruit en 1949 lors de l’électrification des voies ferrées.